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Ismérie Bouquine
11 juin 2020

Le labyrinthe : étude du livre et du film (article long !)

De retour  pour vous parler de la saga "Le labyrinthe". Il faut dire que lorsque le film est sorti, je n'avais pas lu le livre. Je suis ressortie de la salle de cinéma enchantée par toute cette action, ce concept, les acteurs ... et puis j'ai lu le livre. Et je me suis prise une grosse claque dans la figure. 

Je ne peux pas dire que ça m'a fait moins aimer le film. Pour moi, les changements entre le livre et le film ont été tels que ce sont, à mes yeux, deux entités différentes qui gardent juste la même trame. Petit point sur mes impressions entre les deux : 

 

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ATTENTION SPOILERS SI VOUS N'AVEZ PAS LU LE PREMIER TOME OU SI VOUS N'AVEZ PAS VU LE FILM !

 

Le décor : dans l'ensemble, je l'ai trouvé bien respecté. On retrouve dans les deux (film et livre) l'idée du Bloc, espace délimité par les murs, dans lequel on retrouve divers bâtiments utilisés par les Blocards. Le livre est beaucoup plus précis que le film : la présence de la grange, de la salle des cartes, du réfectoire ont été éludés dans le film. Cependant, je pense que cela n'est pas gênant dans le sens où le livre porte beaucoup plus attention aux détails, contrairement au film centré sur l'action. Le cimetière, la ferme (quoiqu'un peu différente entre les deux adaptations) et la Boîte sont présents et conformes à l'idée qu'on peut s'en faire. 

En ce qui concerne le Labyrinthe, je suis un peu mitigée, dans le sens où on élude dans le film l'ENORME POINT IMPORTANT : la Falaise, qui, à mon sens, prend toute sa dimension dans le livre. Ca aurait été un élément très intéressant à développer dans le film, car la Falaise est à la fois un endroit de malheur (les suicides de quelques blocards ou punitions décidées par le groupe) et la porte de sortie rudement bien cachée par les Créateurs. Bref, un point totalement disparu dans le film, ce qui est bien dommage. 

 

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La trame : respectée dans les deux, en ce qui concerne le début, milieu et fin : Thomas arrive, il cherche à s'échapper comme les autres, il rassemble les autres et s'enfuit pour au final déboucher dans une salle et comprendre qu'ils sont le fruit d'une expérience. Entre les deux, c'est du free-style total entre le livre et le film.

 

 

Le temps qui s'écoule : pas respecté du tout. Dans le livre, Thomas reste une semaine environ, prend le temps de s'adapter aux différents travaux, dort, mange, lie connaissance, apprend le quotidien. Térésa reste dans le coma un certain temps avant de se réveiller. Dans le film, Thomas arrive, en mode super-héros, dézingue tout en trois jours et fait sortir les autres du Labyrinthe au bout du quatrième. Térésa reste dans le coma quelques heures, histoire de se prendre pour la Belle au Bois Dormant, et finit par lapider les garçons du haut d'une Tour, façon "Bataille du Gouffre de Helm" (les orques en moins).

 

 

L'histoire en profondeur : comme je l'ai dit plus haut, c'est du fee-style total entre les deux ! 

 

Les personnages : on va les reprendre un par un (les principaux).

 

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Thomas : si le physique reste cohérent entre le livre et le film, son caractère est différent. Dans le livre, il est à la fois agaçant et touchant. Ses réactions sont humaines (quoique ...) : il râle, pleure, crie, rassure, il fait sa tête brulée, a quelques moments d'orgueil et de suffisance, tombe sous le charme de Térésa, ressent des émotions, bref, le personnage est très bien travaillé, avec ses côtés sombres, ses moments de doute et d'espoir. 

Dans le film, Thomas, c'est un peu le Jack Bauer du Bloc. A peine arrivé, il réussi à se mettre (presque) tout le monde dans la poche. Niveau émotion, j'oscille entre Groot (dans les Gardiens de l'Espace) et Percy Jackson. Je m'explique : Oubliez la romance avec Térésa. Il la regarde comme Hans Solo regarde Chewbacca. Aucune alchimie entre les deux (mis à part peut-être lorsqu'ils sont au gnouf). Oubliez aussi les moments de doute, de colère ou d'orgueil. Thomas, c'est un roc, celui qui prend toutes les bonnes décisions, qui sauve Alby (ça c'est respecté au moins), qui tue un Griffeur de manière spectaculaire, bref, Chuck Norris à côté de lui ressemble à un Schtroumf (avec la barbe). Ce côté gros dur, lisse de caractère, qui réussit tout est un peu agaçant, surtout quand on connait le Thomas du livre. 

 

Térésa : dans le livre, c'est celle qui file un coup de main, même si 90% des blocards s'en méfient. Elle a son caractère aussi, et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle ne m'a pas semblé super sympathique, mais au moins, elle est utile à l'histoire. Son attachement à Thomas est choupinou, c'est grâce à elle qu'il réussit à ne pas sombrer le plus souvent dans la peur ou le désespoir. 

Dans le film ... bonjour plante verte ! Même sans avoir lu le livre, je me demandais ce qu'elle fichait ici. On comprend qu'elle a un lien avec Thomas, mais c'est tout. Elle est aussi utile qu'un cataplasme sur une jambe de bois (merci Mamie pour cette expression). Elle promène son joli minois dans le Bloc, se pose beaucoup de questions, aide quand même Thomas à trouver des réponses qui sont cachées en lui, mais au final, il n'existe aucun lien entre elle et les autres. Son personnage a été cruellement sous-exploité. 

Et là, je fais une pause pour hurler comme un putois m'interroger calmement (hum...) : qu'est-ce qui s'est passé dans la tête de ces incapables de scénaristes pour ELIMINER purement et simplement un ELEMENT CAPITAL du livre dans l'adaptation cinématographique? A savoir le lien télépathique entre Thomas et Térésa. Qu'on ne vienne pas me dire que c'était "un détail de l'histoire" (JM Le Pen, sors de là !). Ce point est juste primoridal pour comprendre aussi le lien entre les deux personnages. Mais forcément, comme dans le film, la relation Thomas/Térésa est aussi étroite que l'Arc de Triomphe ... hop, on squeeze ce "petit détail" ... (curieuse de voir ce qu'il vont faire pour le deuxième film, vu que c'est un peu l'ELEMENT CAPITAL aussi du TOME DEUX, bande de glands ! )

 

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"Ecoute, ils n'ont pas assez d'argent pour faire comme dans le livre. Alors on se parle pas par télépathie, on se regarde de temps en temps d'un air mystérieux, mais pas trop parce que tu as une gueule de wookie avec ta crinière, on vérifie qu'on a pas de salade coincée entre les dents, et tu prends un air concentré quand on découvre un truc intéressant. Okay?" 

 

Je reprends ma voix d'hôtesse de l'air pour vous parler de Gally. Si on excepte un ENORME GOUFFRE entre le livre et le film pour ses actions (qu'on verra plus loin dans cet article), le personnage est bien respecté (hourra!). Manipulateur, vicieux, colérique, haineux, froussard, c'est le parfait stéréotype du grand méchant. Il déteste Thomas, mais au final, fait preuve de plus d'inconscience dans le livre (avec l'attaque de la ferme par les Griffeurs) que dans le film, où il se contente d'agiter son bâton en fronçant les sourcils. 

 

Newt, quand à lui, m'a été plus sympatique dans le film (bon ... ok c'est parce que Thomas Sangster est ... hum, passons). Plus humain, plus sympa, même si ses apparitions sont courtes. On sent le pilier de l'équipe, le "number two" qui gère quand Alby est hors course. Dans l'ensemble, ce personnage a été bien interprété. Le livre en fait un dirigeant plus mature, mais ce n'est pas le personnage qui m'a le plus choqué dans les deux adaptations.

 

Chuck, le plus jeune, est (pour ne pas changer) différent. Dans le film, il est un peu geignard, un peu gamin, on ressent bien son jeune âge. Dans le livre, c'est un jeune garçon dont la personnalité est certes plus développée, . Il aime beaucoup taquiner, jouer des tours, rembarrer, mais on sent quand même au fond de lui que c'est un moyen de défense pour ce monde auquel il se sent étranger. Chuck est le seul à s'interroger réellement sur ce qu'il y a dehors, si une famille l'attend, sur ce qu'il fera une fois sorti ... il est attachant, à la manière d'un petit frère qu'on aimerait étrangler et protéger à la fois. Sa mort est une des choses les plus dures à lire de ce livre, car elle arrive à la fin, une fois que le lecteur souffle et se dit "c'est bon, tout est bien qui finit bien". Il reste un des leitmotiv de Thomas, qui se poursuivera dans le tome 2 (à l'heure où j'écris ses lignes, je n'ai lu que le début de ce dernier). 

 

Minho, le dieu des coureurs, est carrément plus canon dans le film que dans le livre (excusez cette remarque strictement féminine...). Hormis cela, son personnage est un des plus respecté (si on excepte que le film élude carrément son importance dans les réunions entre matons et dans le groupe en général). Intègre, honnête (il n'hésite pas à avouer qu'il a laissé Alby en plan pour s'enfuir), c'est sans doute, avec Newt, le meilleur allié de Thomas.

 

Alby ... oh mon Dieu, Alby ... je vais encore hurler comme un putois mais sérieusement, qu'est-ce qu'ils ont foutu avec ce personnage ??? Ma plus grosse déception. Dans le film, Alby déchire tout (moins que Thomas, faut pas déconner, c'est le héros.) Alby, il est capable de t'arrêter une dispute en claquant des doigts et en faisant les gros yeux (pitié, viens à l'école!). Il se fait piquer, mais se bat comme un chef pour survivre. Il meurt comme une mer... pardon, il se sacrifie pour que les autres survivent lors de l'attaque des Griffeurs. Il est fédérateur, il est grand, il est pas beau, il a du charisme, il a vécu un mois tout seul dans le Bloc (tiens tiens, encore un point pas respecté du livre). Bref, Alby, c'est Bouddha avec une pointe de Thor. 

Dans le livre ... oh my god ... c'est l'opposé. Je l'ai détesté. Il passe son temps à être contre les idées de tout le monde. Il respecte Thomas, mais pas de réel lien entre eux. Il envoie promener tous ceux qui lui parlent. Il est devenu cinglé après sa piqure par le Griffeur. Il est tour à tour agaçant, pathétique (pour la salle des cartes), froussard, il refuse de partir du Bloc ... bref, Alby, c'est un peu le Gally du film. Là, je marque son personnage au gros marqueur rouge. Heureusement qu'on le laisse rapidement de côté (au final, j'ai pas l'impression qu'il manque plus que ça aux autres). Son sacrifice est néanmoins un point positif, mais sincèrement, je n'ai pas adhéré au personnage malgré quelques moments touchants où il montre sa fragilité (après l'incendie des cartes).

 

Et si on passait à l'histoire en elle-même ? (vous pouvez faire une pause-pipi si vous voulez, car je vais écrire un roman)

Alors ... par où commencer ? 

On ne va pas rentrer dans les détails quand même.

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"Ils ont une drôle de tête, les homards, dans le coin" ... 

Début : Thomas arrive, amnésique. Il ne sait pas qui il est, qu'est-ce qu'il fait ici. Il découvre le Bloc et ses habitants. Au passage, beaucoup plus de personnages dans le livre, comme le cuistot, ou quelques blocards sympas qui auraient été cool à voir dans le films ... à se demander comment ils vont faire pour les insérer dans le film n°2, car j'ai l'impression qu'ils ont une grande place dans le tome 2 ... Détail absent du film, Thomas partage le quotidien des autres. C'est un peu Martine à la ferme, la testostérone en plus et les émerveillements en moins.

Dans les deux adaptations, on fait la connaissance des Griffeurs. Gros moment de divergence. Dans le livre, ils font penser à des limaces qui roulent. Dans le film (sans doute pour plaire au public), ce sont des énormes bestioles moitié araignée, moitié mite mutante, qui font bien peur. Leur piqûre peut tuer dans le livre, il y a un sérum à injecter. Dans le film, après des moments douloureux, les souvenirs remontent, mais pas de trace de sérum. 

Le lendemain de l'arrivée de Thomas, une fille arrive : Térésa. Elle est plongée dans le coma, qui dure quelques heures dans le film, quelques jours dans le livre. Elle communique avec Thomas par télépathie (dans le livre). A noter que l'élément de suspens (le papier sur lequel est écrit "c'est la dernière, après il n'y en aura plus" est bien mené dans le film comme dans le livre.). 

Arrive le moment où Thomas part sauver Alby et Minho dans le Labyrinthe. Dans le livre, les deux coureurs ont trouvé un cadavre de Griffeur et sont partis l'examiner, se faisant attaquer par ledit Griffeur qui n'est pas mort. Dans le film ... on zappe l'explication. Thomas suspend Alby dans le lierre et s'ensuit une course poursuite dans les deux adaptations, assez haletante et bien réalisée. Le final est différent dans le deux : dans le livre, Minho et Thomas jettent quatre Griffeurs du haut de la Falaise. Dans le film, Thomas écrabouille un Griffeur avec un mur. Ce qui a pour mérite de changer totalement la fin (on y reviendra) et de zapper la Falaise, un des éléments les plus importants. 

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"Ouak, ouak, je suis une moueeeeette!" 

 

Thomas rentre en héros, hourra. Il devient coureur, apprend à se repérer avec Minho, ce qui ressert les liens entre les deux personnages. Dans le film, ils retournent près du cadavre du Griffeur pour découvrir un code secret de manière inoppinée. Dans le livre, ils retournent à la Falaise lancer des cailloux et découvrent qu'il existe une illusion d'optique : le trou des Griffeurs. Dans le film, il est représenté par une espèce de tanière.

S'ensuit un long passage dans le livre qui a été éludé dans le film : malgré un incendie dans la salle des cartes (une des pièces les plus importantes, mais bon, ça devait couter trop cher de la construire pour le film ... oui, je rage! Et au passage, Alby est un con), les blocards découvrent que le labyrinthe leur délivre un code grâce aux cartes faites par les coureurs. Totalement absent dans le film, ce qui est à mes yeux une énorme erreur. Le labyrinthe prend ici tout son sens, de même que les coureurs. Entre deux, Térésa s'est réveillée. Les liens avec Thomas se resserent dans le livre, dans le films, ils parlent pluie et beau temps. La jeune fille passe à côté de son rôle dans le film, se contentant de vaquer à droite et à gauche. Dans le livre, c'est elle qui trouve qu'il y a un code, qui bosse avec les autres sur ce dernier, qui informe Thomas des avancées ... James Dashner est carrément moins mysogyne que la Century Fox. 

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Vers l'infini ... et par là-bas ! 

 

 

Arrive la fin du monde : le soleil s'éteint, les portes ne se ferment plus. Tout le monde se retranche dans la ferme, dans le livre, et les Griffeurs viennent prendre un blocard par nuit. Encore une divergence flagrante. Gally se fait enlever le premier, en espèce de suicide-sacrifice à moitié maboule. les attaques durent plusieurs jours, créant un suspens qu'on ne retrouve pas dans le film. Dans ce dernier, tous les Griffeurs attaquent en même temps les blocards, c'est une sorte de bataille finale, où Alby meurt. (et pas Gally, qui choisit de rester au Bloc quand tout le monde part). Dans le livre, après une sortie en force, les Griffeurs poursuivent les blocards près de la Falaise, c'est une boucherie sans nom, et il y a beaucoup plus d'émotions ressenties. 

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"Seul un petit village peuplé d'irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur"

 

Dans le livre, ils sautent de la Falaise, entrent un code (c'est Térésa qui le fait) et débouchent dans une salle où des gens les regardent. Arrive Gally, qui tente de tuer Thomas, mais au final tue Chuck par accident. Thomas laisse libre court à sa colère et tue Gally de ses propres mains. Voilà un moment intense qu'il a manqué dans le film. Ici, Thomas est dépeint comme quelqu'un qui peut aussi péter les plombs, devenir un tueur et faire du mal. Son côté lisse et héroïque s'envole pour faire place à un personnage empli de haine et de violence. Plein de vilains arrivent soudainement et tuent tout le monde avant d'évacuer les blocards et de leur expliquer le virus, la destruction partielle de la terre etc ... bref, le lecteur comprend tout, a toutes les réponses à ses questions et attend avec impatience la suite. 

Dans le film, on a le même système de code (différent dans les détails néanmoins) mais lorsque les blocards débouchent dans la salle, tout le monde est mort. Une vidéo leur montre une femme leur expliquant en gros ce qu'il s'est passé, et se tire une balle dans la tête. Arrive Gally (on se demande comment), qui essaye de tuer Thomas et tue Chuck à la place. Gros point divergent.Dans le livre, Gally essaye de tuer Thomas, mais le lecteur voit qu'il est "obligé" par quelque chose qui le contrôle, dans sa tête. Dans le film, Gally essaye ... parce qu'il est jaloux et furieux. Le contrôle des esprits a été éliminé de l'adaptation cinématographique. Dommage, car cela met plus de poids dans la balance des Créateurs, leur donne une dimension plus machiavélique et la scène plus dramatique. Autre divergence : la femme qui s'est tiré une balle dans la tête revient à la vie, contrairement au livre. 

 

Il manque plein de détails, mais je pense que mon article est suffisament long. Pour conclure, je dirais que le film ne m'a pas déçu, dans le sens où je le vois comme un film d'action racontant une histoire de huis-clos dans laquelle les personnages ne font que courir. Le livre est à part, libère plus d'émotions, est très bien travaillé et ouvre les porte d'une saga extrêmement bien construite et addictive. Je retourne d'ailleurs de ce pas me plonger dans le tome 2, qui promet de belles heures de lecture!

 

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Commentaires
L
J'ai adoré ton article, je suis à tout les points entièrement avec toi. J'avais adoré le bouquin et une fois que j'ai vu le film je suis resté sur le cul.. littéralement.. et du coup j'ai hâte de voir ce qu'ils vont nous pondre comme adaptation pour le second tome.. (quand je dis hâte c'est une boutade bien sur vu le désastre du premier.)
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