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Ismérie Bouquine
25 juillet 2020

Le jour des Cendres

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Résumé

Pierre Niémans, de l'office central des crimes de sang, et son adjointe Ivana Bogdanovitch sont envoyés en Alsace pour une nouvelle enquête. Un homicide a eu lieu au sein d'une communauté religieuse qui vit, sur le modèle des anabaptistes, de ses exploitations agricoles, et notamment de son prestigieux vignoble. Le corps d'un des principaux responsables a été retrouvé sous les décombres d'une église en pleine réfection. Tout porte à croire qu'il s'agit d'un meurtre. Cependant l'autopsie a été pratiquée à la va-vite, l'église n'a pas été mise sous scellés et une fresque importante a disparu. Mais où trouver le coupable ? Est-ce une vengeance, un règlement de compte, ou la dissimulation d'un terrifiant secret ?

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Impressions 

Nous retrouvons Niémans, qui a l'air d'être devenu le "régulier" de JC Granger dans ses derniers opus. Pour ceux qui n'ont pas suivi (et je les comprends !), Niémans est bien le commissaire des Rivières Pourpres (aka Jean Reno et sa voix grave). 

Un des points à retenir au niveau des Rivières Pourpres : la fin change entre le film et le livre. Dans le film, tout va bien, tout le monde finit content (sauf les méchants, qui sont réduits à l'état de surgelés Picard) et Niémans adopte un chien. C'était quand même vachement plus pratique pour faire la daube suivante les Rivières Pourpres 2, qui est un scénario original et non une reprise de film. Dans le livre, Niémans disparait dans un torrant, fin tragique pour ce héros solitaire qui en plus s'est fait ouvrir le ventre de part en part. J'avais a-do-ré ce livre. 

Miracle de l'écriture, Niémans est revenu (halléluja), il n'est pas mort, il a été sauvé in extremis (sans blague) et a même repris le boulot, mais dans un autre service, qui traite des crimes un peu particuliers. Vous la sentez venir, la perche de 12 mètres de long ? Flanqué d'une boule de nerf nommée Ivana, il revient donc dans la Dernière Chasse, un thriller qui a été un de mes coup de coeur tant par l'intrigue que par l'ambiance noire et pesante. Notons au passage qu'il y a eu un loupé monumental, la série télé mettant en scène Niémans et Ivana ayant repris pour son premier épisode l'intrigue de "La Dernière Chasse", mais avant sa sortie. Ce qui a fait râler dans les chaumières, car en matière de spoil, je pense qu'on est dans du high level (pour ma part, j'avais arrêté avant le début réel de l'enquête donc j'ai eu une impression de déja à vu uniquement dans les premières pages). 

Bref, troisième enquête, et là, je ne sais pas si c'est l'effet confinement ou bien si JC Granger voulait une petite intrigue planplan, mais en matière d'intensité et de frissons, on reste sur sa faim. L'intrigue est ... je n'ai pas vraiment de mots, elle est intéressante mais j'ai eu l'impression qu'il manque quelque chose. Elle aurait pu être tournée différemment et devenir un p*tain de fil conducteur. Mais là, Niémans court à droite et à gauche sans rien trouver et il faut l'arrivée de l'ancien clodo reconverti en ermite oblat dans les dernières pages pour - ô miracle - que tout se dénoue. Impression d'avoir perdu notre temps pendant les trois quart du livre ? Check.  

Ivana de son côté est infiltrée et les chapitres de son point de vue sont plats. Elle oscille entre fascination et curiosité pour cette communauté particulière, sans vraiment nous toucher. On a l'impression de relire trois fois les mêmes scènes (Niémans qui débarque dans la Communauté, "reviens avec moi ta couverture est grillée" "nan je veux pas" "d'accord".). Mouais ... on est loin de la fougue, de l'action pure, de ce petit quelque chose qui vient du ventre et qui nous oblige à tourner les pages vite, très vite. 

Survolage. C'est le mot qui me viens à l'esprit. Survolage des personnages, qui auraient été tellement plus intéressant avec quelques pages de plus. Je ne me suis attachée à aucun d'entre eux, même Niémans m'a semblé fatigué, étouffé, plus lissé. Desnos ? Un pantin. Jakob ? Une ombre. Rachel ? Mouahaha. Survolage des scènes, qui sont redondantes. Niémans arrive, repart, puis au final on s'en fout complètement, de celui qui est mort au début, et ça devient tellement brouillon qu'on passe dessus. Survolage d'une intrigue sous fond d'eugénisme, de pureté du sang, de secte qui aurait pu partir loin, très loin, et qui au final se retrouve être une pâle copie des Rivières Pourpres. En moins gore, en plus lisible (sans doute une volonté de convenir au plus grand nombre ?). Ouais, quleques morts, mais on n'a tellement pas le temps de s'attacher aux personnages que ranafoute en fait. Quant au "terrifiant secret", oula, c'est bien vendu pour pas grand chose en réalité. Et cette fin, tirée par les cheveux, ce meurtrier si éthéré, ces raisons posées là, dans l'intrigue, cimentées avec un mortier si grossier qu'on se demande comment ça tient.

Allez, inutile d'en faire trois tonnes, ce livre n'est pas son meilleur. Il fera passer un bon moment de lecture (j'ai passé un bon moment, hein), mais question papillons dans le ventre, on repassera. 

 

 

 

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