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Ismérie Bouquine
23 octobre 2021

La route

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Résumé du livre 

L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige, le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre: des hordes de cannibales terrorisent ce qui reste d'humanité. Survivront-ils à ce voyage?

 

Impressions

Dans une société marquée par la peur du 21/12/2012, ce livre donne un aperçu de toutes les craintes humaines. Les hommes sont morts, seuls quelques survivants subsistent tant bien que mal et s’entretuent les uns et les autres. Les deux protagonistes, un homme et son fils, marchent vers le sud en poussant un vieux caddie et se cachant dans les bois. Voilà pour le décor et les personnages.  Car tous le long du livre, ils ne sont que 2. Une chose rare, il n’y a pas de nom. Jamais. « L’homme », « le petit », « les gentils », « les méchants », « la femme », « le voleur ».Ils vont rencontrer deux ou trois humains, mais ce ne seront que des brefs passages peu développés. Le texte se présente sous forme de paragraphes courts, et les dialogues ne sont que peu marqués. Pas de verbes narrateurs du style « Raconte », « S’exclame », mais de temps en temps un « dit » assez répétitif. Le texte est simple, les phrases courtes, qui donne l’impression d’un récit décrivant un état des lieux. Les choses sont, point.

Pas d’action, pas d’intrigue, juste deux êtres dans leur quête de nourriture et de survie. L’auteur donne ici un formidable exemple de l’amour familial. L’homme donne tout à son fils, qui est jeune et fragile. Il lui épargne les horreurs de l’apocalypse, lui enlève de la vue les cadavres et lui apprend à chercher de la nourriture. Et surtout, il l’oblige à parler, pour ne pas qu’il s’emmure dans son esprit et qu’il devienne fou. « Tu ne me parles pas, dit-il. Il faut que tu me parles. ». Au-delà se trouve la grande question : que se passerait-il si la civilisation humaine disparaissait ? Comment survivre sans électricité, gaz, technologie ? Le constat du livre est effrayant, et laisse transparaitre la crainte première : la survie humaine n’est quasiment plus possible sans la technologie. Et la disparition de cette civilisation tue le concept d’humanité. Les hommes s’entre-dévorent, se tuent, se volent etc …

Cependant, malgré cette beauté effrayante et cette émotion qui transparait tout au long du texte, on a du mal à s’y accrocher, à y rentrer totalement. On ne sait rien du passé, et tout du présent, ce qui gène. Les lambeaux de passé décrits brièvement attisent notre faim sans la combler. Mention faite à la mère du petit, mais de manière trop dispersée et trop vague. On ne sait pas pourquoi l’homme et son fils ont survécu. L’apocalypse est décrite à mot couverts, il faut plus deviner que vraiment lire.  Cet exercice de réflexion gène dans la lecture, car il faut creuser au-delà des mots et faire des hypothèses qui n’auront pas de réponses. Le résumé du livre est mal fait : il fait miroiter des évènements quasi-inexistants : je m’attendais à une version de « la colline a des yeux », je me retrouve avec un « seul au monde » à l’échelle planétaire.

Ce livre est m’a donc donné une impression mitigée. L’expérience humaine y est fabuleuse mais j’aurais aimé que le texte soit plus profond et plus travaillé. Beaucoup de descriptions pour peu d’action.  Beaucoup de questions pour pas de réponses. Au début, c’est beau, au bout de cent pages, ça lasse. Et la fin étrange laisse un peu à désirer.

PS: j'ai regardé la bande annonce du film avec Viggo Mortenson, et je trouve le choix de l'acteur excellent. Quant à savoir si je le regarderai ... peut-être un jour ...

 

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