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Ismérie Bouquine
25 octobre 2021

Roméo et Juliette

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Résumé

Lorsque le jeune Roméo Montague aperçoit Juliette Capulet, à peine âgée de quatorze ans, à la fête donnée par le père de celle-ci, il tombe aussitôt amoureux d'elle, et elle de lui. Hélas ! les deux familles se vouent une haine ancienne et violente, dans cette ville de Vérone, où le soleil d'Italie accentue les passions. Leur amour est donc condamné dès sa naissance et leur mariage secret ne fera qu'hâter leur tragique destin. L'histoire des amants de Vérone mise en scène par le dramaturge anglais Shakespeare en 1596 est devenue, grâce à lui le mythe éternel de la fatalité de la passion, si souvent illustré par la littérature.

Impressions

Shakespeare et moi avons été fâchés un petit moment. Je n’arrivais pas à me plonger dans ses pièces, je ne trouvais pas la force de tourner les pages, son style m’épuisait. Et puis un jour, le déclic (je devais être dans de bonnes dispositions ^^). J’ai dévoré « Le Roi Lear » (j’en ferais un billet ultérieurement), et après une pause, j’ai plongé dans l’histoire de Roméo et Juliette, que j’avais déjà parcourue en seconde.

«Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou si tu ne le veux, pas, jure de m’aimer, et je ne serais plus une Capulet »

Qui n’a jamais entendu cette phrase ? A elle seule, elle résume à peu près tout le problème. Roméo est un Montague, Juliette une Capulet, ils s’aiment et leurs familles se détestent. Et le tout en cinq actes.

Que dire justement de cette œuvre, inscrite dans le Panthéon des classiques ? Il y a tellement à dire qu’on pourrait écrire un livre entier. L’histoire est bien ficelée, mais un peu rapide. On est dans une pièce de théâtre, tout doit aller vite, mais ca m’a un peu surpris de voir Roméo s’accrocher au balcon de Juliette, lui dire deux mots, lui jurer son amour éternel et lui demander de l’épouser.  A part ce léger détail, ce fut une bonne lecture. Le style est assez lourd, comme c’était la mode à l’époque, avec des phrases longues et compliquées (parfois, il fallait en relire quelques une pour savoir où le personnage voulait en venir). Malgré ça, le sens général des répliques est parfaitement compréhensible, et j’ai été surprise de la fluidité de la lecture. Les pages se tournent vite, tout s’enchaine rapidement, ne laissant pas au lecteur le temps de se lasser de tout le blabla encombrant (pardon, mais le discours de Mercutio sur la déesse Maab m’a impressionné par son inutilité et sa longueur). En ce qui concerne les personnages, celui de Roméo m’a paru au début peu sympathique. Il monologue pendant des lignes et des lignes sur la tristesse, la souffrance, bref, nous flanque presque la déprime. Ca s’améliore un peu par la suite. Juliette, quand à elle, est ingénue, agaçante parfois. Tybalt m’a fait penser à un jeune tigre fougueux et orgueilleux, quand aux amis de Roméo, ils sont imbus d’eux-mêmes et à la recherche de plaisirs égoïstes. Et surtout, ils partent dans des discours assommants n’ayant aucun rapport avec le contexte. On est loin des adaptations de comédie musicale et de films, qui présentent une version assez tronquée de l’œuvre (ce qui est logique, pour toucher un public plus large). J’ai remarqué également que cettepièce nous livre une forte caricature des italiens.

En effet, Roméo et Juliette, ce n’est pas seulement une pièce de théâtre, c’est aussi une mine de renseignements sur la vision des Italiens par les Britanniques  à l’époque de Shakespeare, et des mœurs et coutumes du XVIème siècle (comme le mariage des fillettes de treize ans). Pour ne citer qu’un exemple : l’image de l’époque qui fait de l’Italien  un être sensuel, impulsif et porté sur les plaisirs est présent partout, que ce soit par le combat de Mercutio et Tybalt, le bal des Capulet,  la liste des exploits amoureux de Benvolio, ou le jeu amoureux de Roméo et Juliette…

Les discours sur l’amour, interminables, mièvres et un peu niais m’ont parfois ennuyée, mais ce n’est que la forme. Pour le fond, j’ai été touchée par cette histoire d’amour, par ce qu’il se passe quand on lit entre les lignes, quand on occulte tout le blabla pour n’en retenir que l’essentiel. Roméo et Juliette, c’est l’amour impossible, c’est le mythe de Pyrame et Thysbée (souvenir des métamorphoses d’Ovide étudié en terminale), c’est la métaphore des choix difficiles et douloureux que nous avons tous à faire dans notre vie.

Une œuvre à découvrir, si ce n’est déjà fait, car elle fait partie de ces classiques qui rythment la société (au fond, elle le mérite). 

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